Cette photo a été prise durant le tout premier voyage en train que j’ai fait pour me rendre à Zermatt. De ma vie je n’avais encore jamais vu ni haute montagne ni glaciers. Un après midi de novembre je suis montée dans un de ces petits wagons rouges – il faisait trouble, dehors. Un mélange de froid, de bruine et de brume. Les vitres me semblaient très grandes et très hautes, comparé aux autres trains. On y voyait loin. Plus on avançait plus on s’enfonçait dans les nuages. Les montagnes, les petites fermes perdues, la rivière, tout commençait à disparaître et se dévoilait ensuite au détour d’un lambeau vaporeux. On ne voyait jamais les sommets, perdus dans tout ce blanc. Seulement des morceaux de roche, le pied des sapins. On montait, on montait. Le brouillard était un peu givrant, quelques flocons. C’étaient les premières neiges au pied du Cervin.
Marie 