Un jour j’ai eu besoin de nature. J’ai pris le bus « outbound », c’est à dire direction l’extérieur de la ville, plein ouest. Il a filé dans une rue toute droite. J’avais l’impression qu’elle était infinie. Puis il s’est arrêté. J’ai levé les yeux et il n’y avait plus de route. Rien que de l’eau, à perte de vue. Land’s End, ça s’appelle. Là où les terres tombent dans l’océan.
A Land’s End, il y a les Sutro Baths, un endroit tout au bout de la ville au bord de l’océan où plus rien ne passe sauf le vent du large. Dans les années 10-20, on y avait construit des bains qui sont aujourd’hui abandonnés et qui sont devenus un repère à mouettes. Elle se déplacent en escadrille et jouent avec la mousse des vagues. Devant les ruines, il y a une plage qui s’étend entre deux falaises. Dans celle de droite il y a comme un tunnel, ou plutôt un passage – si l’on regarde sur les côtés, au bord du chemin, on voit des trous et à travers, en dessous, passe la mer. Au bout il y a une barrière, et derrière la barrière il y a quelque chose…
