Aux Hospices de Beaune, un après-midi de juillet. Pourtant là-bas, tout respire l’automne. Ca doit être à cause des couleurs. Il y a cette grande salle avec des rangées pleines de lits rouges, cette espèce de chapelle-hôpital dans laquelle on a tourné la Grande Vadrouille. Je vois encore une soeur et l’un des anglais : « dites trente-trois » – « thirty three ». Et puis on traverse la cour, on lève les yeux sur ces tuiles vernissées si célèbres, puis on s’enfonce à nouveau dans la fraîcheur du bâtiment. Une autre salle, beaucoup plus petite cette fois ci, avec des murs recouverts d’armoires en bois et vitrées. Des dizaines, peut-être des centaines de fioles sont alignées sur les étagères, avec des noms parfois étranges, pas tout à fait latins ni vraiment français. Cela devait être la pièce au calme feutré, un peu secrète et emplie d’odeurs d’herbes de toutes sortes. J’imagine la soeur apothicaire qui devait s’en occuper : une grand mère dans son vêtement bleu, dosant doucement un mélange. J’ai respiré une bouffée de poussière – l’air sentait presque le tilleul.
