Et un jour je suis allée à Zermatt. J’ai pris ce petit train rouge, à la gare de Visp. Ce petit train qui, tout tranquillement, sillonne la vallée. Il s’y enfonce et monte, monte, monte. Les basses montagnes se transforment en une explosion de falaises, parois rocheuses tailladées, pics épineux dressés contre le ciel. On traverse quelques petits villages aux maisons sombres, nichés au pied des pentes abruptes. Et puis je ne sais pas pourquoi, j’ai levé les yeux – une seconde. Au dessus des toits d’ardoise, mon regard s’est accroché à ce monde que j’apercevais au loin – de la neige si blanche, le ciel clair, en haut de la montagne si fine, un glacier, quelques paquet d’une brume vaporeuse. Là-bas. Un instant de suspension. Si paisible, irradiant de calme, de froid, de silence – une si grande pureté.
